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Introduction à l’économie écotopiste

 

 

Introduction.

 

Avant d’entreprendre un quelconque survol de ce qu’est l’économie écotopiste, il convient tout d’abord de déterminer son enjeu. En effet, s’il peut exister des théories de l’économie écotopiste, c’est qu’existent au préalable des raisons pour que ces théories soient en mesure d’apparaître : en d’autres termes, elles correspondent nécessairement à un enjeu, en l’occurrence l’enjeu écologique.

 

L’économie écotopiste est, en somme, un ensemble de solutions économiques proposées pour résoudre la difficulté de combiner un développement basé sur l’exploitation de ressources rares avec  la préservation du capital qui fait l’objet de cette exploitation, à savoir notre planète. Quels sont les différents sous-ensembles qui composent ce capital à préserver ? Le sol, le sous-sol, l’eau, et l’air.

 

I. Le capital-terre : la question de la surexploitation.

 

1. Le sol.

 

Le sol comprend comme ressources les terres cultivables, les forêts, la diversité génétique de ce qui y vit, et pose le problème lancinant des déchets. La qualité des sols, en d’autres termes leur aptitude à être exploités, dépend de leur fertilité et de leur durabilité. Du point de vue de la fertilité, il est établi que les pratiques agricoles intensives appauvrissent les qualités d’origine du sol cultivé en plus de modifier sa structure.

 

Ces insuffisances sont équilibrées par l’emploi d’engrais chimiques qui, à son tour, pose un nouveau problème, celui de la pollution chimique des sols. Par ailleurs, le retour à un sol présentant ses caractéristiques originelles peut s’avérer après coup soit trop coûteux pour l’exploitant, soit impossible, sans compter que la dégradation ainsi entérinée entraîne des conséquences sur d’autres parties de la biosphère, comme lorsqu’une modification de la porosité d’un sol enrichit l’atmosphère en dioxyde de carbone.

 

Du point de vue de la durabilité, il est à noter que pour cause de déforestation et de monoculture extensive, l’érosion des sols est plus rapide que sa reconstitution. Afin d’illustrer l’étendue du problème, quelques chiffres : 0.7% des sols de l’archipel micromondial disparaissent chaque année, et la surface céréalière est passée sur la période 1980-1990 de 0.16 à 0.14 hectare.

 

2. Le sous-sol.

 

Le sous-sol comprend comme ressources les combustibles d’origine fossile et les minerais. Le cas des combustibles se complique de l’enjeu strictement économique du risque de pénurie d’énergie. Ces matières sont le cauchemar du développement durable puisque quoique jusqu’à présent très présentes sur notre planète, elles ne sont ni renouvelables, en raison d’un problème de temps de reconstitution, ni recyclables, car dans l’état actuel de nos connaissances il n’y a pas de moyen scientifique de réutiliser ces matières après combustion.

 

Charbon, pétrole, gaz, sont pourtant les moteurs de l’économie mondiale : 5% de l’approvisionnement mondial d’énergie pour le charbon, 14% pour le gaz, 39% pour le pétrole. Pour le charbon, les statistiques indiquent encore suffisamment de gisements connus pour 180 ans, et suffisamment de gisements présumés pour 1800 ans. Pour le pétrole et le gaz, les gisements connus permettent 35 ans, les estimations se contredisant quant aux gisements présumés. En l’absence de progrès suffisants dans les ressources de substitution telles que le nucléaire, qui pose le problème d’autres déchets, la géothermie, la biomasse, l’énergie solaire, cette situation ne peut pour l’instant être surmontée que par les politiques d’économies d’énergie. 

 

Le cas des minerais, lui, ne pose pas le problème du recyclage, qui est possible, mais ces ressources ne sont pas non plus renouvelables. Le principal problème est celui des coûts de récupération, le fait de laisser des atomes de minerais se perdre dans l’écosystème amenant le souci de l’absence de leur absorption par cet écosystème.

 

Pour ce qui est des gisements disponibles, le problème de l’épuisement ne se pose pas. Pour ce qui est des coûts, la hausse des coûts d’extraction entraîne le développement de nouveaux matériaux, tels que les fibres de carbone, et du recyclage étendu : à Prya, de 45% pour l’acier et de 80% pour le platine. Malheureusement, le recyclage se heurte à la complexification des produits concernés du fait d’alliages et de matériaux composites.

 

II. L’eau et l’air : vers le réchauffement ?

 

1. L’eau.

 

L’eau comprend trois formes possibles, liquide, solide, gazeuse. 97% de l’hydrosphère se trouve dans les océans, les 3% restants se partageant entre glace, neige et eaux terrestres telles que nappes phréatiques ou lacs. L’eau pose le problème de sa répartition, qui est inégale dans la mesure où un même individu peut voir la quantité d’eau disponible pour lui multipliée par mille selon le pays qu’il habite. La part respective de l’eau utilisée mais restituée dans le système et de la consommation nette d’eau, qui n’est pas restituée, a son importance : en moyenne, les prélèvements d’un réseau national électrique représentent ainsi 51.4% de tous les prélèvements, mais seulement 19% de la consommation nette, tandis que l’agriculture atteint une consommation nette de 36.5% pour 10% de prélèvements totaux.

 

Si l’eau potable peut être perçue en certains points du globe comme ressource rare, l’eau est parfois au contraire trop présente, menaçant par le phénomène de hausse du niveau de la mer lié à l’effet de serre. L’eau est en outre polluée de trois manières : par voie asphyxiante, lorsqu’elle ne peut pas absorber toutes les matières putrescibles qu’elle contient (égouts) ; par voie fertilisante, lors que des déchets fertilisent trop l’eau d’où un développement excessif de la flore aquatique (algue tueuse) ; par voie chimique, par déversement de substances toxiques (zones industrielles proches des fleuves). Ces pollutions nuisent à la consommation humaine et au renouvellement de la vie aquatique, sans compter la dimension géopolitique de cette question : la raréfaction de l’eau potable pourra, demain, déclencher des guerres de contrôle des réserves restées pures.

 

2. L’air.

 

L’air est menacé qu’il soit considéré au niveau local, en tels et tels points du globe, ou qu’il soit considéré comme atmosphère, à rôle régulateur. Au niveau local, le premier souci directement lié à des questions d’ordre économique est celui des pluies acides. Une pluie normale doit avoir un pH neutre de 7, sur une échelle de 0 à 14 allant du plus acide au plus basique : les pluies au Krassland, par exemple, tournent autour d’un pH de 1.2. Cette acidité est la conséquence d’un taux élevé d’acides sulfuriques et nitriques dans l’air, lui-même conséquence de la combustion du fuel et du charbon.

 

Les oxydes de soufre provoquent également les brouillards propres aux milieux urbains de climat froid et tempéré, le smog. Ces pollutions déclenchent des maladies telles que l’irritation du système respiratoire et des yeux, le décès de personnes à risque tels que les asthmatiques ou les cardiaques. Les pluies acides, elles, ont déjà endommagé nombre d’hectares de forêts au Krassland et à Orion, et augmenté l’acidité de certains lacs et rivières.

 

Au niveau de l’atmosphère comme régulateur, les théories scientifiques n’ont pas encore dégagé de réponse claire à la question du réchauffement de la planète, certains insistant sur le rôle de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et d’autres rappelant que le premier gaz à effet de serre est la vapeur d’eau, qui ne dépend pas de l’activité humaine. Un phénomène connu de pollution reste en revanche le cas du trou dans la couche d’ozone, dû aux chlorofluorocarbones. Dans les faits, ce trou est une diminution de 40% de la teneur en ozone de la couche à hauteur des pôles.

 

Existe en outre le cas particulier des catastrophes écologiques, comme les territoires irradiés au nord et au sud-est de l’archipel du micromonde, suite à la période des grandes guerres micromondiales de 2000-2001.

 

Conclusion.

 

C’est aux questions soulevées par ce simple constat que répondent les théories de l’économie écotopiste. Il s’agit de concilier développement économique par la production qui permet la survie de l’espèce humaine, d’une part, et préservation du capital exploité pour ce faire, d’autre part. C’est, en quelque sorte, un exemple typique de comportement rationnel qui est l’un des postulats de base de la science économique : l’individu comprend qu’il n’est pas dans son intérêt et dans l’intérêt de ses descendants de rendre le capital inexploitable à long terme.

 

Dès lors, il convient de s’interroger sur certains concepts tels que la valeur de la nature et le développement durable, dont la définition conditionne l’ampleur des mesures de protection adoptées, et de rappeler quelle a pu être la place de l’environnement dans la pensée économique au fil de son évolution. Ensuite devront être abordées les grandes options d’économie d’environnement théorisées à ce jour, d’une part, et les effets de l’intégration du facteur technologique, d’autre part. Ce seront les sujets abordés dans d’autres thèses à venir.

 

Fluke Kelso

 

Avis du correcteur

Excellente thèse à laquelle on peut reprocher parfois quelques références trop "exlude"

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