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Essai de définition des principes d’un urbanisme vert

Par Lars Bohinen

 

Introduction

 

Urbanisme : Art, science et technique de l'aménagement rationnel des villes et des campagnes. Ensemble des mesures prises pour orienter et contrôler l'affectation et l'utilisation des sols.

De tous temps, l’urbanisme d’une civilisation s’est défini en relation avec les valeurs et les perceptions de cette civilisation. En d’autres termes, il reflète le mode de pensée mais aussi le mode de vie de ses fondateurs.

Aujourd’hui, la république de Prya s’engage à long terme dans l’écotopie (Consulter les nombreux travaux de M. Fluke Kelso pour obtenir des explications sur l’écotopie). Le présent essai a donc pour but de définir un urbanisme motivé par une volonté écologiste très forte, ce que nous appelons l’urbanisme vert.

Ce texte présentera d’abord les thèmes fondamentaux de cet urbanisme vert. Il traitera ensuite en détails chacun de ces thèmes, et amorcera enfin une réflexion sur les sources d’énergie non polluantes par des exposés un peu plus techniques.

 

I Principes fondamentaux

L’urbanisme vert s’articule autour de quatre principes :

 

II L’amélioration du cadre de vie

A) Les espaces verts

La première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on parle d’amélioration du cadre de vie urbain est l’augmentation du nombre d’espaces verts. Surgissent alors moult problèmes, tels que le choix de leur placement, les restrictions concernant leur usage, la perte d’espace occasionnée, etc.

L’urbanisme vert nie ces problèmes car il adopte une vision beaucoup plus globale : la ville elle-même est un vaste espace vert, car elle fait intrinsèquement partie du paysage naturel, au même titre qu’une ruche ou une fourmilière.

Dans cette optique, la notion de parc ou d’espace vert disparaît, car c’est l’ensemble de l’espace qui est traité avec le souci d’augmenter le nombre d’éléments naturels.

Pratiquement, cela se traduit par de très larges avenues, bordées d’arbres, de massifs de fleurs, mais aussi d’œuvres d’art telles que statues ou fresques, et de grands espaces, ou plazzas, plus ou moins assimilables aux parcs conventionnels si ce n’est qu’ils sont intégrés directement au cœur du réseau des rues et non plus contenus dans des enceintes.

L’éclairage peut facilement être dissimulé dans les arbres, donnant une touche féerique pour peu qu’on apporte un minimum de soin au choix des couleurs et à l’étude des champs lumineux ; l’esthétique de l’ensemble n’est ainsi pas rompue par les réverbères.

Le revêtement du sol est également à étudier. L’urbanisme vert prône un mélange de mosaïques de pierre (source encore une fois d’œuvres d’art), et de surfaces engazonnées.

L’idéal étant de supprimer totalement toute surface goudronnée ou non naturelle.

Même si cela paraît irréaliste, une surface engazonnée présente plusieurs avantages :

Evidemment, Un sol herbeux nécessite énormément d’entretien, mais l’urbanisme vert s’appuie sur le présupposé d’une population responsable dans son utilisation, consciente de la valeur de son entourage et active dans sa préservation.

L’autre problème principal réside alors bien sûr dans la circulation des véhicules dans la ville.

 

B) Les véhicules dans la ville

Dans sa version idéale, une ville bâtie selon les préceptes de l’urbanisme vert ne contient aucun trafic de véhicules personnels motorisés. On utilise un système de transports en commun, tel qu’un réseau de tramway électrique. Une autre solution, plus fantasmatique, est de mettre au point un système de " trottoirs roulants ". Dans tous les cas, il semble judicieux d’utiliser abondamment le sous-sol pour les transports.

Si nous partons d’une ville déjà existante, le problème est plus ardu. Une des mesures possibles est de limiter l’accès à la ville à des véhicules non polluants (moteurs électriques, moteurs à eau). Dans ce cas bien sûr, il faudra conserver un réseau de revêtement non naturel, qu’il convient d’étudier avec attention.

Enfin, en ce qui concerne la circulation de marchandises et de matériaux, l’usage de véhicules semble indispensable. La solution électrique est là encore à conseiller, mais le développement de technologies avancées en matière de véhicules porteurs aéroglisseurs peut apporter une solution beaucoup plus satisfaisante.

 

III L’harmonisation du bâti et du naturel

Cette partie prend plus spécifiquement en compte les aspects esthétiques de l’urbanisme.

A) Bâtiments existants

Il est difficile de modifier foncièrement les constructions déjà présentes, mais plusieurs stratagèmes sont utilisables pour adoucir leurs lignes brutes et les rendre plus " naturelles ".

 

B/ Bâtiments à venir

En ce qui concerne les constructions futures, il est possible d’appliquer pleinement les principes de l’urbanisme vert.

La règle fondamentale est alors la suivante : On ne construit rien sur un site si cela implique de détériorer ou détruire un élément naturel précieux, ou de bouleverser un écosystème voisin.

Cela ne signifie pas qu’un platane mal placé empêchera l’édification d’un bâtiment, mais qu’on devra avant toute construction procéder à une étude d’impact en matière de pollution, d’influence sur l’environnement immédiat, et également d’harmonie esthétique avec ce qui existe déjà.

L’urbanisme vert prône l’emploi de matériaux naturels de préférence pour toute construction : bois, pierre Il est évident qu’il faudra conserver un squelette de matériaux modernes pour assurer les fondations, la résistance et l’isolation du bâtiment. Cependant, nous en savons déjà suffisamment pour utiliser ces matériaux naturels avec le maximum d ‘efficacité.

On peut même imaginer utiliser des arbres vivants comme axes de soutènement, voire bâtir des maisons sur passerelles nichées en altitude dans les arbres.

De manière générale, il est préférable d’éviter les constructions de plus d’un ou deux étages, afin de garder une échelle humaine à la construction et de favoriser l’ensoleillement nécessaire au sol végétal de la ville.

Enfin, il faut garder à l’esprit l’aspect esthétique dans toute construction, les thèmes naturels fournissant pléthore de motifs et de possibilités d’embellissement. De plus, les habitants auront davantage tendance à respecter et préserver leur environnement si celui ci est beau et agréable à regarder.

 

IV Les réserves naturelles

Suite au principe consistant à ne rien bâtir si cela signifie porter atteinte à l’environnement naturel, il est nécessaire de mettre au point une législation sur les zones non constructibles, que nous dénommerons réserves naturelles.

Voici une proposition de loi allant dans ce sens :

 

Article1

Les zones géographiques présentant des caractères de haute valeur écologique, que ce soit par l’existence d’écosystèmes rares (espèces végétales aussi bien qu’animales), la présence d’éléments du patrimoine national (vestiges historiques et préhistoriques), l’exceptionnelle qualité de l’environnement (zone très peu voire non polluée) ou même simplement par souci esthétique seront classées en tant que réserves naturelles.

Article 2

Il est totalement et absolument interdit d’ériger quelque bâtiment que ce soit à l’intérieur de ces réserves naturelles. Il est totalement et absolument interdit de souiller ces réserves naturelles par l’abandon de produits issus de la civilisation humaine.

Article 3

Feront exception à l’article 2 les éventuelles installations d’équipes scientifiques souhaitant étudier la faune ou la flore de ces réserves.

Article 4

Il est interdit d’exploiter les ressources naturelles de ces réserves.

Article 5

La population est autorisée à circuler dans ces réserves si aucune mention du contraire n’est précisée, pourvu qu’elle se plie aux exigences de l’Article 2.

 

V Lutte contre la pollution

A) L’énergie

Toute construction humaine doit s’efforcer de nuire le moins possible à l’environnement, dès le choix des méthodes de construction, et au fil de son utilisation.

Il ne s’agit pas de punir les actes polluants, mais de changer nos méthodes pour n’employer que des procédés non polluants.

En ce qui concerne la construction, cela signifie un attention accrue portée à l’origine des matériaux nécessaires.

Pour l’utilisation, le point principal est le choix du type d’énergie retenu pour alimenter ces constructions.

Il existe plusieurs types d’énergies non polluantes, qui en outre ont le mérite d’être renouvelables, ce qui signifie que leur quantité n’est pas limitée, car elles ne sont pas fondées sur des stocks de matières premières comme le pétrole, le charbon ou l’uranium. On peut citer l’énergie photo-électrique (énergie solaire), l’énergie éolienne (usage du vent), l’énergie hydraulique (rivières, barrages)

L’utilisation de ces types d’énergie doit être répandue et généralisée pour remplacer les sources d’énergie non renouvelables et polluantes.

Il faut cependant noter que l’état actuel de nos connaissances scientifiques ne permet pas d’utiliser exclusivement ces énergies, qui ne sont pas assez rentables pour prétendre remplacer les systèmes existants.

La recherche scientifique en général et surtout au niveau énergétique doit donc être une priorité afin de permettre l’essor de l’urbanisme vert.

 

B) Le comportement

La lutte contre la pollution commence au niveau de l’individu, qui par un comportement responsable réduit les dégâts infligés à l’environnement.

Il est donc indispensable de mener des actions d’information et de sensibilisation auprès des citoyens au sujet de l’écologie. Ce thème doit devenir pour la population aussi naturel que son appartenance au genre humain, il doit en fin de compte être partie intégrante de son identité culturelle.

 

Conclusion

L’urbanisme vert représente une reprise globale de l’ensemble de nos façons de voir et de faire. Son point de départ est une prise de conscience, qui doit être individuelle avant de se joindre à une réflexion collective.

Cette révolution touche beaucoup d’aspects de notre vie quotidienne, en apportant la notion d’impact, qui pousse à envisager les conséquences de nos actes et ainsi à les penser en détail avant d’entreprendre. Cela n’est pas de l’immobilisme mais un réel défi : sommes nous capables d’assumer notre responsabilité dans la dégradation de notre planète et si oui, aurons nous le courage de travailler à sa sauvegarde ?

Pour se réaliser pleinement, cet idéal nécessite de nombreuses avancées scientifiques et technologiques en matière d’énergie, de transports, d’industrie Il appartient à tous d’œuvrer pour ces avancées, et chacun a un rôle à remplir dans ce vaste projet. Car au delà de l’aspect écologiste, c’est un mode de vie qui est visé : vivre ensemble dans l’harmonie et le respect, car respecter la nature implique d’abord de respecter ses semblables. Alors tout devient possible.

Ce n’est pas de l’écologie, c’est de l’écotopie.

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